Initié en 1998 par Jamie Hewlett et Damon Albarn alors qu’ils vivent en colocation, ce projet original de groupe virtuel commence par s’appeler Gorilla. Trois ans plus tard, Gorillaz sort un premier album éponyme et entame son histoire, mêlant mystères et invités de marques. Grâce aux personnages fictifs signés James Hewlett, le public ignore certes qui sont les musiciens mais se passionne vite pour les aventures virtuelles des membres. Avec Demon Days, leur deuxième album très attendu sorti en 2005, Gorillaz offre plusieurs tubes à une génération entière, de « Dirty Harry » à « Feel good inc. » en passant par « Dare ». Si la virtuosité de Damon Albarn façonne un son à la fois recherché et accessible, l’univers graphique aussi loufoque qu’attendrissant marque les esprits, notamment à travers une série de clips cultes et d’un site internet visionnaire inspiré du jeux vidéo. Après plusieurs années d’attentes, le groupe iconique revient en 2010 avec Plastic Beach et son lot d’invités tous aussi prestigieux, à l’image de Lou Reed, Mos Def, Snoop Dogg ou encore Bobby Womack. Habitué du mystère et des rumeurs, le groupe aime laisser planer le doute avant de révéler un projet. En 2017, c’est avec « Hallelujah Money », un titre engagé où l’on retrouve le chanteur et poète anglais Benjamin Clementine, que Gorillaz annonce la sortie de Humanz. Dans les crédits, on croise cette fois Vince Staples, Grace Jones, ou encore Noel Gallagher, un temps rival de Damon Albarn. De la richesse de ses arrangements à son intuition légendaire côté direction artistique, Albarn ne cesse d’étendre la palette sonore de Gorillaz et de renouveler sa promesse initiale, proposer un univers aussi intemporel que pertinent.