Cantiques d'un vampire: Chant 1: La Voix de la Lorelei

Magda est un vampire.
Mais pas n’importe lequel.
Elle a fait le vœu de ne plus s’abreuver de sang humain. Alors elle se nourrit en croquant ses propres rejetons, tout en prenant des bains de sang dans sa baignoire.
Jusqu’au jour où ces pâles ersatz ne lui suffisent plus.
La rechute la guette.
L’addiction au sang frais jaillissant d’une jugulaire.
Magda vit à Düsseldorf, à l’époque de l’Allemagne nazie. Les SS sèment la terreur, entre rafles, exécutions sommaires et déportations. Les prédateurs sont au pouvoir.
Mais Magda est un prédateur plus dangereux encore que ne le sont les SS. Car dans la chaîne de l’évolution, le vampire est le prédateur ultime.
Magda va se remettre à tuer. Mais pas n’importe qui.
Elle sera tueuse de SS.
Mais avant de les tuer, elle compte bien s’amuser un peu avec eux…

Les Chants de la Lorelei est le premier chant des Cantiques d’un vampire, qui en comportera trois. Cette novella nous plonge dans les pensées intimes et les sentiments d’une femme vampire vivant au cœur du IIIe Reich. Entre romantisme noir, violence et érotisme débridé, la plume de Stéphanie Brasey évoque tantôt Anne Rice, tantôt Poppy Z. Brite. Un style tour à tour corrosif et chamarré qui ne laissera aucun lecteur indifférent. Un livre noir et ténébreux, dans lequel le sexe comme l’assassinat est considéré comme l’un des beaux-arts. Un livre inclassable, dérangeant. Et pourtant, il s’agit aussi d’une authentique histoire d’amour.

Extrait :
« Contemplant tous ces culs et ces seins qui déambulent dans la rue, Magda attend de dépasser l’envie. L’envie de se nourrir d’autre chose que d’un regard. D’une proie fantasmée. Le souvenir de l’odeur et la saveur brûlante de l’hémoglobine, la pupille qui se dilate et la main qui lâche prise contre sa chair, tandis qu’elle se penche, bienveillante, comme l’ange de la mort, en Piéta des Ténèbres. Prête à embrasser les lèvres et recueillir le souffle de ses victimes pour les protéger durant toute une éternité.
Elle bande mentalement ; en quête d’une joie primitive de planter ses crocs dans la levure chaude et dorée d’un pain ou d’une brioche gonflés par le four, cette brioche humaine mue par une température corporelle, qui dégouline de crèmes rouges et qui voilera l’irritation de sa gorge déjà sèche.
Elle cherche l’excitation dans la masse informe de passants.
La cible. »

Stéphanie Brasey est auteur et comédienne. Elle a déjà publié plusieurs livres en tant que co-auteur : Histoires vraies de maisons hantées, le Traité de sorcellerie, le Traité des arts divinatoires et l’Agenda du merveilleux (le Pré aux Clercs). Cantiques d’un vampire est son premier roman, dont voici la première partie.