Quand il s’agit de décrire la trajectoire d’un rappeur, échapper au ghetto par la musique peut passer pour un cliché, et pourtant c’est bel et bien ce qui arrive à Rakim Athelaston Mayers. Né à Harlem en 1988, il côtoie de près la délinquance, mais la mort de son frère par balles et l’amour de ce dernier pour le hip-hop l’amènent à se tourner vers la conception sonore. Son parcours fait de lui l’un des artistes marquants de la décennie 2010. Mayers se joint d’abord au collectif A$AP Mob, des créateurs de Harlem intéressés par la musique, la mode et l’art. Il adopte le nom partagé par les membres (signifiant « Always Strive and Prosper » : travaille et prospère sans cesse) ainsi que le surnom de Rocky, qui rappelle son vrai prénom. En 2011, alors qu’il n’a encore rien publié, une fuite sur Internet fait connaître sa pièce « Peso », qui attire l’attention des radios. Les deux albums studio qui suivent, LONG. LIVE. A$AP (2013) et AT. LONG. LAST. A$AP (2015), se classent en tête du Billboard 200 dès leur sortie. Le simple « F**kin’ Problems » est l’une de ses chansons les plus célèbres, sur laquelle il partage le micro avec Drake, 2 Chainz et Kendrick Lamar. Son style explicite et en même temps décontracté se prête à de multiples collaborations : il s’associe avec des artistes de tous genres comme Rihanna, G-Eazy et Selena Gomez. Mettant en pratique la devise du A$AP Mob, il s’engage aussi dans la production musicale, la mode, le cinéma et la télé.