À l’époque où la musique était principalement offerte sur support CD, le jeune Chancelor Bennett a dû surmonter un obstacle de taille au moment de lancer ses premiers mixtapes : l’opposition de son père. Celui-ci ne comprenait pas pourquoi ces CD, produits avec de l’argent durement gagné, étaient ensuite distribués gratuitement. « Pour moi, il s’agissait surtout d’établir de nouvelles balises pour évoluer de manière indépendante et de permettre au plus grand nombre de profiter de la vision d’un artiste totalement libre », a expliqué à Apple Music en 2016 celui qui est par la suite devenu populaire en partageant son travail sur le Web sous le nom de Chance the Rapper.Bien entendu, Bennett n’a pas été le seul à emprunter les nouvelles avenues de la démocratisation de la diffusion musicale, mais peu l’ont fait avec autant de détermination. C’est donc toute une philosophie que le jeune homme s’est appliqué à propager à travers ses compositions, documentant du même coup son passage à l’âge adulte avec un savant mélange de hip-hop, de gospel et de jazz teinté de ses convictions chrétiennes.Né à Chicago en 1993, le rappeur a grandi dans un contexte où il a pu aiguiser son sens civique et philanthropique. Son père a fait partie de l’équipe de Barack Obama tandis que sa mère a travaillé pour le procureur général de l’Illinois. Profitant d’une suspension de l’école de dix jours pour possession de marijuana, il enregistre en 2012 10 Day, un premier mixtape qui le propulse dans la cour des grands. Il remet ça l’année suivante avec Acid Rap, sur lequel figurent de prestigieux invités comme Childish Gambino et Ab-Soul. Après une participation à l’album The Life of Pablo de Kanye West en 2016, il lance Coloring Book. Cette parution devient la première uniquement diffusée en ligne à se hisser dans le classement du Billboard 200 et à décrocher un GRAMMY®. En 2019, Chance signe son premier album studio, The Big Day. Sa démarche artistique va également de pair avec son engagement de tous les instants. En plus d’avoir contribué à la création d’un organisme sans but lucratif qui offre des programmes aux jeunes de Chicago, l’artiste participe à des campagnes contre la violence armée et prend position en faveur d’un soutien gouvernemental à la cause des jeunes hommes noirs. Au début de 2017, il a remis 1 million de dollars aux écoles publiques de Chicago, montant auquel se sont ajoutés 2,2 millions issus d’une collecte de fonds. La ferveur et le sérieux de son activisme lui ont ainsi valu des remerciements de nul autre que Barack Obama, l’un de ses fans.