Lorsque Reginald Kenneth Dwight adopte le nom d’Elton John à la fin des années 60 (ce qu’il fera légalement en 1972), il ne sait pas encore qu’il donne naissance à l’un des personnages les plus flamboyants de l’histoire du rock. Quelques années avant, lassé de la Royal Academy of Music, le jeune pianiste a abandonné Bach et Chopin pour suivre l’exemple de ses idoles, Jerry Lee Lewis et Little Richard, développant un jeu enlevant et une personnalité plus grande que nature. S’il a de l’ambition à revendre, c’est grâce au parolier Bernie Taupin, avec qui il entame l’une des plus longues et prolifiques collaborations de l’histoire de la pop, que le Britannique trouve la formule gagnante. Dès ses débuts, le tandem crée certains des albums les plus marquants de son époque, dont Goodbye Yellow Brick Road (1973), qui contient un nombre effarant de succès. À la fois simples et universelles, ces chansons touchent droit au cœur, qu’il s’agisse de ballades (« Candle In the Wind ») ou de rock énergique (« Saturday Night’s Alright for Fighting »). Malgré quelques ratages dans les décennies qui suivent, la flamme d’Elton John continue de brûler contre vents et marées. Infatigable performeur, il met sa célébrité au service de nombreuses causes, est fait chevalier par la reine, produit un film sur sa vie et se dévoile sans fard dans une autobiographie. Après un demi-siècle en orbite, le « Rocket Man » est toujours l’un des objets les plus brillants du firmament de la pop.