Né en 1979 à Lancaster, en Californie, mais ayant grandi dans la ville de Hudson, en Montérégie, Patrick Watson a longtemps cru qu’il passerait sa vie à écrire des partitions pour d’autres musiciens. Au plus fort de la vague indie rock montréalaise, il doit cependant revoir son pronostic. Close to Paradise, lancé en 2006, apparaît comme un séduisant ovni au milieu du rock cathartique que préconisent ses pairs. Plus près de l’intimité folk de Nick Drake, adoptant un fausset à la Jeff Buckley, Watson se taille rapidement une place de choix dans le cœur des mélomanes et des critiques. Les chansons pianistiques de ce superbe album révèlent des perles orchestrales où transpire la mélancolie – principalement dans la voix du musicien, qui oscille entre le chuchotement et la plainte. La pièce « The Great Escape », rendue célèbre dans un tragique épisode de la troisième saison de la série Dre Grey, leçons d’anatomie, illustre parfaitement le type de charge émotive dont l’artiste est capable. En 2007, l’album remporte le prestigieux prix Polaris. Après les succès critiques et populaires obtenus avec Wooden Arms (2009), Adventures in Your Own Backyard (2012) et Love Songs for Robots (2015), Patrick Watson lance Waveen 2019. Sur ce septième album studio, il extériorise sa douleur à la suite de la mort de sa mère et d’une séparation amoureuse. Les crescendos poignants évoquent les coups durs assénés par l’existence comme une puissante vague qui arrache tout sur son passage. Si le destin a parfois secoué le musicien, il a aussi confirmé le bien qu’il nous fait en écrivant ses propres chansons.