1998. Dans un monde obscur où règnent le nu-métal et le post-grunge aux affinités de plus en plus pop, un jeune groupe new-yorkais s’apprête à changer le cours des choses en apportant un nouveau souffle au rock américain. Guitares hurlantes et refrains accrocheurs à l’avant-plan, les Strokes proposent un rock aux influences garage et post-punk dont l’attrait est décuplé par le charisme magnétique et indolent du chanteur Julian Casablancas. Atout non négligeable : leur poésie sombre, ironique et ludique fait écho à celle de groupes mythiques des années 60 comme les Velvet Underground et les Doors. Après avoir roulé leur bosse dans le foisonnant quartier culturel du Lower East Side au tournant des années 2000, les Strokes attirent l’attention de plusieurs maisons de disques américaines. Le succès déboule à une vitesse vertigineuse : dès la sortie de son premier album, Is This It (2001), la formation devient le nouveau chouchou de la critique – le graveleux simple « Last Nite » marquera d’ailleurs toute une génération. Ses nombreux spectacles à travers le monde contribuent à redonner au rock américain ses lettres de noblesse, aux côtés d’artistes comme les Yeah Yeah Yeahs, les White Stripes et Interpol. Les Strokes confirment leur talent sur Room On Fire (2003) et First Impressions of Earth (2006), avant de bifurquer vers un territoire new wave et synthpop à partir d’Angles, en 2011. Après sept ans de pause, la formation revient au front avec The New Abnormal, en 2020, et remporte enfin son tout premier GRAMMY®. Devenus un groupe majeur au son reconnaissable entre mille, les Strokes ont laissé leur empreinte dans la musique de Franz Ferdinand, Arctic Monkeys, Kings of Leon et autres porte-étendards du rock du début du troisième millénaire.