En 1989, la technique exemplaire, la créativité incandescente et l’image de “bad boy” de Nigel Kennedy ont convaincu EMI de promouvoir son enregistrement des Quatre Saisons de Vivaldi comme s’il s’agissait d’un album pop. Ce fut un véritable coup de génie : la carrière de l’artiste a atteint de nouveaux sommets et les concertos de Vivaldi, pourtant repris à outrance, ont également connu un nouveau souffle. Nigel Kennedy est en fait parvenu à repousser des limites sans que l’industrie de la musique classique s’en aperçoive, mais sans aller trop loin non plus, pour ne pas risquer de perdre une nouvelle génération d’auditeurs. L’English Chamber Orchestra qui l’accompagne ici rivalise avec l’énergie et l’audace du violoniste britannique, sur cette réinterprétation qui influence encore les musiciens d’aujourd’hui.