Everything Not Saved Will Be Lost Part 1

Everything Not Saved Will Be Lost Part 1

Le leader de Foals, Yannis Philippakis, n’est pas un adepte d’albums doubles. « J’aime plutôt les projets qui ne s’étirent pas au-delà des limites, qui respectent le format et les auditeurs », a-t-il déclaré à Apple Music. Voilà pourquoi le résultat foisonnant des sessions d’enregistrement du groupe en 2018 a été scindé en deux albums, dont voici le premier. « Lors du mixage, les chansons ont tout naturellement pris deux directions distinctes, dit-il. Je crois qu’il s’agit de notre album qui touchera le plus de gens. Sur le plan musical, tous les membres du groupe désiraient la même chose : un son joyeux empreint d’un sentiment d’urgence. On cherchait une énergie franche et directe, contrebalancée par des textes plus mélancoliques. » Pour illustrer ces propos, le chanteur passe en revue chaque pièce de ce premier volet. « Moonlight » « On a mis cette chanson de côté durant un bon moment, mais plus on y pensait, plus on avait le sentiment qu’elle pourrait devenir l’introduction idéale à cet album. Elle donne le ton à ce projet, tout en étant loin de ce à quoi les auditeurs pourraient s’attendre de nous après What Went Down. Elle remet en quelque sorte le compteur à zéro et prépare le terrain pour ce qui suit. » « Exits » « S’il s’agit d’une des pièces maîtresses de l’album, tout a débuté sous forme d’improvisation à la basse et à la batterie. Son groove, même s’il est plutôt lent, est vite devenu entêtant. Nous sommes de grands admirateurs du groupe Talk Talk, et on s’est sentis envahis par une énergie similaire à celle de leur chanson « Life’s What You Make It ». J’ai ensuite eu une idée très claire pour les paroles : une image surréaliste d’un monde souterrain fait de labyrinthes et d’escaliers. » « White Onions » « Avec son énergie intense, cette chanson est l’une de mes préférées. Elle a été bouclée le premier jour de notre session d’enregistrement. On souhaitait créer quelque chose de simple et de viscéral. Avec ses boucles sonores et ses lignes de guitares acérées, cette pièce me replonge dans la fougue qui nous animait à nos débuts. Et avec ses paroles évoquant des labyrinthes, des pièges et des frustrations, elle symbolise la façon dont notre génération peut parfois se sentir. » « In Degrees » « C’est assurément la pièce la plus dansante qu’on a faite jusqu’à maintenant. Depuis nos débuts, on flirte avec le dance et on s’inspire de la techno, mais cette fois, on a poussé l’expérience plus loin. J’aime bien l’idée d’une chanson qui peut réunir les gens dans le plaisir sur une piste de danse, mais dont les paroles traitent paradoxalement de solitude. » « Syrups » « Tout a débuté avec une ligne de basse vraiment emballante. On était convaincus qu’aucune de nos créations n’avait jamais eu autant de style. Pour le texte, je me suis inspiré des moments où je rentrais du studio tard dans la nuit en observant les arches des chemins de fer victoriens, et en réfléchissant au fait que les milieux urbains changent et sont menacés. J’ai parfois l’impression que les plus beaux moments sont passés, et que notre génération doit assumer seule les responsabilités laissées par les précédentes. » « On the Luna » « On traînait un riff depuis un bon moment. Il a d’abord fait partie d’une autre chanson, mais durant une séance de jam en studio, on l’a amené vers une autre direction. Le résultat est simple, efficace et intemporel, bien que les paroles posent un regard sur la situation actuelle. On y fait allusion à Trump et on évoque à quel point il est étrange de vivre à une époque où le climat politique peut à la fois nous horrifier et nous fasciner. » « Cafe D’Athens » « Les premières ébauches de cette chanson proviennent d’expérimentations assez rudimentaires réalisées avec mon ordinateur. On est ensuite allés à Paris où on l’a développée avec des joueurs de marimba, de xylophone et de vibraphone – des collaborateurs du percussionniste afrobeat Tony Allen avec lequel j’étais en contact. Comme elle ne ressemble à rien de ce qu’on a fait par le passé, cette pièce nous entraîne vers de nouveaux territoires. » « Surf, Pt. 1 » « J’adore quand des fils conducteurs font le lien entre différents albums. Comme son titre le laisse deviner, cette pièce joue ce rôle en établissant un pont vers le futur deuxième volet de ce projet. Elle en est en quelque sorte un avant-goût. Alors qu’on en était à l’étape du mixage, j’ai senti qu’il manquait quelque chose. Quand on a ajouté ce court morceau, l’ensemble nous est aussitôt apparu plus complet. » « Sunday » « Cette pièce représente à certains égards le cœur de l’album. D’abord car énormément de travail y a été consacré. Elle est née à l’époque de la création de What Went Down, mais pour toutes sortes de raisons, on ne l’avait pas retenue. J’en suis aujourd’hui très heureux, parce qu’elle a évolué vers une forme qui, pour moi, est parfaite. Plusieurs thèmes de l’album sont aussi réunis à travers ses paroles à la fois sombres et ambiguës. Le résultat génère un pur plaisir avec son glissement vers un son plus rythmé, inspiré de groupes des années 90 que j’adorais, comme Underworld et Leftfield. C’est comme si on se retrouvait au beau milieu de fantômes du passé, dans un rave de cette époque. » « I’m Done With the World (& It’s Done With Me) » « Jimmy Smith, notre guitariste, était en Allemagne et m’avait envoyé des airs sur lesquels il travaillait. Celui-ci m’avait particulièrement accroché. C’était par une journée humide d’automne, j’avais la gueule de bois et je me suis aperçu qu’il y avait un renard blessé à l’extérieur de chez moi. J’ai appelé un organisme qui vient en aide aux animaux, mais ils m’ont dit ne pouvoir rien faire pour lui. Je l’ai donc nourri avec du saucisson avant de partir pour le studio. Dès mon arrivée, j’ai enregistré cette chanson, porté par la poésie de la situation, sans me soucier de la structure musicale. Nous l’avons conservée telle quelle, sans la retravailler. »

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