Alan Jackson est un livre ouvert. Pour savoir qui il est, il suffit de consulter les paroles de certaines de ses chansons : « Country Boy », « Small Town Southern Man », « Where I Come From » sont autant de célébrations de la vie ordinaire, bien que l’artiste fasse partie de l’élite country depuis 3 décennies et qu’il ait vendu plus de 80 millions d’albums. Né en 1958 dans la petite ville de Newnan, en Géorgie, Jackson amorce sa carrière sur le tard, lançant son premier album en 1989. Aussi doué pour les complaintes que pour les pièces de honky tonk, il apparaît comme un traditionaliste dans ses choix musicaux, son apparence (sa moustache et son Stetson blanc traversent les époques) et ses textes, qui décrivent la vie simple à la campagne comme un antidote aux dérives du monde moderne. À l’instar de George Strait et de Randy Travis, à qui on le compare souvent, Jackson est un puriste. S’il est trop poli pour insulter qui que ce soit, il se permet de critiquer gentiment les musiciens opportunistes qui se tournent vers le country pour l’appât du gain sur « Gone Country » (1994) ou d’aborder des sujets délicats comme sur « Where Were You [When the World Stopped Turning] », en réaction aux attentats du 11 septembre. Habitué du sommet des palmarès, il poursuit son bonhomme de chemin, reprenant les créations de ses idoles sur Under the Influence (1999), touchant à un nouveau genre avec The Bluegrass Album (2013) et entamant sa quatrième décennie de carrière avec brio sur Where Have You Gone (2021).