La poésie, la musique et l’engagement social peuvent-ils se combiner et contribuer à changer le monde? Certains artistes comme Bob Dylan et Nina Simone ont voulu montrer que c’était possible. L’auteur-compositeur-interprète irlandais Hozier reprend le flambeau. La popularité fulgurante remportée par son simple de 2013 « Take Me to Church » (et le saisissant vidéoclip qui l’accompagne) prouve que sa conviction trouve un écho chez beaucoup de gens. Cette histoire d’un couple homosexuel méprisé par intolérance religieuse s’exprime dans une mélodie puissante aux accents folk et dans des paroles métaphoriques. C’est là tout l’art de Hozier, qu’il approfondit d’album en album. Andrew John Hozier-Byrne naît en 1990 dans le comté de Wicklow en Irlande. Il commence à écrire des chansons à 15 ans, puis étudie en musique à l’université de Dublin. Il n’a encore lancé qu’un EP quand « Take Me to Church » devient virale. Ce succès ouvre la voie à la sortie de son album éponyme en 2014, qui récolte la certification double platine en Angleterre et aux États-Unis. Le public et la critique apprécient tout autant son mélange de blues et de folk (où résonnent des airs traditionnels irlandais) que ses paroles soigneusement travaillées, où l’on sent l’influence de la poésie. L’œuvre suivante, Wasteland, Baby! (2019) se mérite les mêmes éloges. Produisant des compositions engagées, Hozier aborde des sujets sensibles tels que la violence domestique, la crise des migrants et les bouleversements climatiques.