Il aura fallu à peine plus d’un an à Imagine Dragons pour passer du statut d’illustres inconnus à celui de superstars de la pop. Formé par des amis du lycée et de l’université dans une ville de l’Utah, le groupe s’installe dans le Nevada voisin pour faire ses armes en jouant six heures par nuit dans les casinos de Las Vegas. Après trois EP autoproduits, la formation signe chez Interscope Records en 2012 avant de sortir la même année l’album Night Visions, qui marque définitivement la fin des années de galère. Mélange de rock indé, de touches synth pop ou dubstep, de rythmiques folks ou d’incursions new wave, le son électrisant d’Imagine Dragons est tout simplement irrésistible. Et si c’est d’abord grâce aux explosifs « It’s Time » et « Radioactive » qu’ils rencontrent le succès, ils continuent leur ascension en peaufinant un style toujours brut sur une série d’albums flamboyants (Smoke + Mirrors, en 2015, Evolve, en 2017, puis Origins, en 2018). Au cœur de cette réussite, on trouve une valeur clef : l’empathie. Interviewé par Apple Music à propos de « Zero », leur titre de 2018, le chanteur Dan Reynolds évoque son importance au moment de l’écriture comme de l’interprétation. « À l’époque, je me traînais cet énorme saxophone ténor qui était plus gros que moi », confie-t-il sur son adolescence. « Je faisais genre 1m60. J’étais encore un gamin. Alors quand je lève les yeux vers le public et que je vois ce genre de personne, j’ai envie de leur dire : “Je sais ce que t’es en train de vivre. Laisse le temps au temps, et tu verras que tu t’épanouiras en tant que personne.” C’est une chanson qui s’adresse à tous ces gens. »