Si certains considèrent la pop comme superficielle, pour Lady Gaga, pop star aux mille identités, la superficialité est un credo et une marque de fabrique. Inspirée par l’universalisme des Beatles, le transformisme de David Bowie et l’éternel renouvellement de Madonna, Stefani Joanne Angelina Germanotta, née à New York en 1986, incarne parfaitement cet art de la réinvention de soi, et de ses apparences, au siècle des réseaux sociaux et de l’Auto-Tune. D’une robe taillée dans de la viande crue aux VMA de MTV à un manteau constitué de peluches Kermit la grenouille à la télé allemande, l’artiste caméléon change de peau aussi vite qu’elle varie les styles musicaux. Pour tous ceux qui se sentent différents, ou étrangers à ce monde, elle est un modèle d’amour-propre et d’affirmation de soi. Le lien profond qu’elle entretient avec ses fans (affectueusement surnommés « Little Monsters ») et ses activités philanthropiques montrent un grand cœur derrière les paillettes. Avant de se réinventer en Lady Gaga (pseudonyme inspiré par la chanson « Radio Gaga » de Queen) à 21 ans, elle a été enfant pianiste, actrice en herbe et interprète burlesque. Chacune de ces facettes alimente les grandes étapes de sa carrière : la fascination pour les célébrités avec The Fame (2008) et The Fame Monster (2009), l’ambivalence entre authenticité (Born This Way, 2011) et illusion (ARTPOP, 2013). Son amour sincère des chansons éclate sur Cheek to Cheek (2014), en compagnie de Tony Bennett, et sur Joanne (2016). Et si elle a interprété en 2018 une version plus simple de son chemin vers la célébrité dans le remake country-pop de Une étoile est née, la « Mother Monster » est plus extravagante que jamais en 2020, sous les paillettes et sur les pistes de danse, avec Chromatica.