Contes et nouvelles du XIXème siècle

Il ne se passe jamais rien à Montpaillard. Mais, une nuit, le garde-champêtre se fait rosser en tentant d'interpeller un rôdeur. Pour le maire, Monsieur Dubenoit, l'auteur de ce mauvais coup ne peut être que le braconnier Blaireau, son pire ennemi. Blaireau est donc jeté en prison, où il ne tarde pas à se montrer indispensable à la bonne marche de l'établissement. Or, le vrai coupable finit par se dénoncer. Mais on ne sort pas aussi facilement d'une maison d'arrêt. Surtout quand on est innocent ! De la même manière qu'on ne parvient pas à y entrer quand on est coupable ! Il faudra bien des péripéties pour tirer Blaireau de ce mauvais pas.

A la une des journaux, en gros titre, "Le fauteuil hanté !" : les candidats au fauteuil vacant de l'Académie-Française meurent brutalement les uns après les autres. A qui donc profite le crime ? Le journaliste Fandor mène l'enquête, trouvant en Lalouette, expert en curiosités, une oreille attentive. Il faut dire que ce dernier caresse le rêve secret de devenir académicien. Patard, Secrétaire perpétuel de l'Académie, est bien ennuyé car trop de morts nuit, en particulier aux candidatures, et il faut bien le pourvoir, ce siège vacant. Mais la panique et la crainte s'installent, la suspicion règne. C'est finalement Lalouette qui, trouvant la clé de l'énigme dans la maison sinistre du savant fou Loustalot, finira par occuper le fameux fauteuil hanté !

Monsieur et Madame Vernet sont mariés et sans enfant. Chaque année, ils passent leurs vacances en Normandie mais la présence de sa belle-soeur et de sa fille gâchent les vacances de Monsieur Vernet. Monsieur Vernet vient de faire la connaissance d'un jeune homme, Henri, qui se dit poète mais, en fait, vit aux crochets des uns et des autres en attendant mieux. Il est sympathique. Pourquoi ne l'emmènerait-on pas en vacances ? Il s'occuperait ainsi de la belle-soeur et de sa fille. Mais Henri a une conception de l'existence bien à lui et ces vacances ne vont pas se dérouler comme prévu. Pourquoi au bout de quelques semaines les trois femmes souhaiteront le départ du poète ― tandis que Monsieur Vernet regrettera qu'il s'en aille ? L'histoire vous le dira.

Crainquebille, un marchand ambulant, vit seul dans un misérable logis près des halles. Veuf, il n'a pour toute famille qu'un fils qui s'apprête à se marier. Serviable, courageux, réservé, il jouit d'une excellente réputation dans le quartier. Un jour de marché, Crainquebille est injustement accusé par un policier d'avoir crié "Mort aux vaches". Crainquebille, mal défendu, écope de quinze jours de prison. C'est le début d'un enchaînement fatal : Crainquebille se fait déposséder de ses maigres biens, son fils, acculé à renoncer à son mariage par sa belle-famille, se pend sous un pont. Assommé par le malheur, Crainquebille trouve refuge dans l'alcool. Il est désormais sans ressources et sans toit. On découvrira, quelque temps plus tard, son corps sans vie sous un appentis.

Tandis que l'affaire Dreyfus divise la France en deux camps passionnés, la jeune Chiffon est demandée en mariage par le duc d'Aubières, excellent parti aux yeux de sa mère. Mais c'est compter sans l'esprit frondeur de la jeune fille, en révolte permanente contre les préjugés de son milieu bourgeois. Soutenue dans sa position par son oncle Marc, un brillant photographe et oncle de courtoisie, puisqu'il est simplement le frère du second mari de sa mère, elle refuse de devenir la duchesse d'Aubières. Après moult péripéties et quelques prétendants éconduits, Chiffon n'a qu'une envie : pleurer comme une petite fille... et c’est dans les bras de Marc qu’elle trouve refuge. Elle peut enfin lui dévoiler ses sentiments et, lui, la demander en mariage !

Un jeune écrivain dans le dénuement, Charles Varnat, trouve enfin un emploi dans un château normand, comme secrétaire particulier d'un gentilhomme, le marquis d'Amblezy-Serac. Son nouveau maître tient les rênes de la région. Il domine les pauvres et les riches, emploie comme garde-chasse un ancien braconnier et abat tous ceux qui se permettent de tenter de le contrer. Varnat, outré par l'odieuse conduite du Marquis avec sa femme, se rapproche de l'épouse délaissée. Le coup d'État du 16 mai 1877 attise les ambitions politiques d'Amblezy-Serac qui s'y rallie. Il lui faut gagner les élections locales, il utilise Varnat à ce dessein. Les élections perdues, le marquis n'a plus besoin de notre écrivain qui, congédié, retrouve le pavé de Paris et la pauvreté.