La Conjuration des inégaux
La Lutte des classe au XXIe siècle
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Publisher Description
La lutte de classe existe toujours, la preuve : nous sommes en train de la perdre.
Janvier 2013, le journal L'Humanité publie une enquête d'opinion saisissante. À la question : " La lutte de classe est-elle, selon vous, une réalité ? ", 64 % répondent par l'affirmative – une appréciation en nette progression par rapport à 1964 où on ne comptait alors que 40 % d'opinion favorable. Pourtant, dans la même enquête, interrogés sur le " sentiment d'appartenir à une classe sociale ", seulement 56 % disent oui, contre 61 % en 1964. Cette régression est l'une des marques de l'air du temps. Warren Buffet, l'un des plus riches milliardaires de la planète, la résume à sa manière par une formule cynique et sans appel : " Il y a une guerre de classe, et c'est ma classe qui est en train de la gagner ! ".
Dans ce livre, j'ai tenté de cerner les nouveaux périmètres de la lutte de classe, d'analyser ses prolongements, ses ruptures, et d'ébaucher le nouveau visage d'une société capitaliste en crise, mondialisée et inégalitaire. Au sommet, la lutte de classe n'est ni anonyme ni virtuelle ; elle est symbolisée par une élite – quelques noms et visages, unis par de multiples relations opératoires et redoutablement efficaces. Au sol, elle cherche à dépasser les ravages de la division sociale savamment provoquée et entretenue par les classes possédantes afin de saper toute amorce de reprise de conscience de classe. Allez dire à un technicien ou à un journaliste qu'ils sont de la même engeance qu'une caissière de supermarché ou qu'un chauffeur-livreur ! Derrière ce grand pare-feu illusoire que constitue le mythe des " classes moyennes ", les identités sociales se diluent, se perdent et s'ignorent. Au point que ces 90 % de la population s'oublie jusqu'à en devenir invisible.
Enfin, la lutte de classe se comprend à travers ses épreuves pratiques et ses combats contemporains. À l'heure des indignés et des réseaux sociaux, les luttes aussi se sont renouvelées : de la désobéissance individuelle à la grève collective, sans oublier les manifestations, les occupations... Bref, il est question d'apporter une contribution pour tenter de redéfinir les contours de ce que la Communarde Louise Michel désignait déjà en son temps comme " le nombre immense qui ne connaît pas sa propre force ".
O. B.